Du faucon pèlerin = Un nichoir. Réflexe
pavlovien ?
Patrick BEHR
Retour
en arrière :
Tout a été
dit sur l'impact catastrophique de l'usage massif des pesticides et
leur conséquence indirecte
sur les espèces animales non ciblées. Une
littérature abondante
illustre et explique le phénomène. Rachel Carson dans son
livre Silent
Spring (Printemps silencieux), donne
l'alarme
sur le continent américain en 1962 et reçoit une
écoute
médiatique très large. Nul ne peut plus être sourd
et aveugle face à cette problématique.
Il faut agir dans l'urgence car rapidement de nombreuses
espèces
risquent de disparaître purement et simplement. C'est le cas du
faucon pèlerin.
Outre l'interdiction de l'usage du DDT et l'établissement de
lois de protection animale, dans
les années 70, les nord américains
engagent un
programme de rétablissement de l'espèce par la
méthode du "hacking",
littéralement
"piratage" en
français. Il est traduit chez nous
par élevage ou
relâché par la méthode de libération "au
taquet" (1)
(Sherrod. 1987). Il
consiste à placer des jeunes d'une trentaine de jours, à
l'origine
élevés en captivité, dans une cage ou boîte,
elle même située
dans le site de relâché. Ils
sont alors encore nourrit sans que l'homme ne se montre pour
finalement,
à quelques jours de l'envol, la cage s'ouvre et les
libère. Cette
méthode a été utilisée initialement sur le
continent nord américain quand il a été
constaté que les relâchés en milieu naturel
subissait une prédation telle qu'une infime minorité
d'individu survivant ne permettait pas une augmentation de la
population de
manière significative. Le milieu anthropique, urbain ou
industriel, où les
prédateurs naturels tel qu'Aigle royale ou Grand-duc de
Virginie y étaient alors absents, se prêtait
convenablement à cette entreprise en garantissant un bien
meilleur taux
de survie des jeunes
pèlerins relâchés.
Certains pays comme les Etats-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne,
l'Allemagne,... ont donc massivement procédé à ce
type de relâché et ont complété par
l'implantation de nichoirs en milieu urbain ou industriel dans le cadre
du rétablissement de l'espèce. Encore que celle-ci
s'était rétablie d'elle même, au moins dans le nord
Canada (Holroy G. 2012).
Historique sur Nancy et
ses proches alentours.
En
novembre 2004, une aire aménagée à
destination du
Faucon pèlerin est conçue sur l'église
St Epvre, profitant des travaux de réfection. L'article. A
cette
époque je suivais sans
réfléchir et je n'avais d'opinion que ce que la LPO
mission
rapace préconisait. Personne n'a été capable de
localiser précisément l'aire sur l'église,
à
l'initiative de la ville, suite à la médiatisation de la
reproduction sur ND de Lourdes et avec l'aval, les conseils et l'aide
de la LPO locale du moment.
 |

|
La
localisation de l'aire aménagée sera opportunément
faite à
l'occasion du survol non
autorisé par
un drone mais
diffusé sur Internet. Vidéo
du 26 janvier 2014
(Capture d'écran). |
Elle sera
confirmée lors d'une visite en
mai 2015 (photo DR). Il n'y a
plus de substrat. Mais y en a-t-il eu ? |
Fin
octobre 2008 :
Un second nichoir est installé sur le site des
"Grands-Moulins Vilgrain" suite à la nidif réussie d'un
second
couple. L'article. J'ai
été plus circonspecte en avalisant
cette installation sous
réserve que l'on connaisse l'origine du substrat puis, qu'en
fonction du
résultat, une aire soit ou non aménagée. Un
substrat à base de brindilles, type
nid de corvidés, était même évoqué.
Prévenu au dernier moment, je ne peux que laisser faire
puisque les démarches et le matériel étaient
prêts. Contrairement à ce que raconte l'article de presse,
si l'équipe Pèlerin-Nancy a été
effectivement "consultée", elle a
été majoritairement opposée à cette
opération. Le couple
ignorera totalement ce nichoir et maintiendra sa repro en lieu et place
de l'année précédente puisqu'il n'a pas
été
installé au même endroit. Il est à noter que le
couple de ND de Lourdes
échouait aussi ;
disparaissant l'année suivante. Vouloir favoriser de trop
près 2 couples de
pèlerin, c'était ignorer la compétition
intraspécifique. Encore fallait-il
connaitre la distance de tolérance; ce que nous avons appris
à cette occasion.
Début
2006, Un responsable de la ville de Pont-à-Mousson nous
demande
des renseignements sur la faisabilité d'une installation
contrôlée d'un couple de faucon pèlerin sur
l'Abbaye des Prémontrés. Au même moment, une autre
responsable de la ville de Maxéville (proche banlieue de Nancy)
nous
demande s'il serait possible d'installer un nichoir pour Faucon
pèlerin sur l'église. Il
s'en suivra cette mise
au point.
Janvier
2010 : Installation d'un nichoir à Faucon
pèlerin
sur la
cheminée de
l'usine
Novacarb, faisant suite à une reproduction échouée
lors
de la précédente saison. L'article (2)
. Encore
une fois, je suis
prévenu au dernier moment. Le
matériel est
prêt ; les démarches sont faites et l'installation doit se
réaliser dans les 5
jours.
Je
ne m'associe pas à cette démarche,
considérant
les
cheminées d'usine
comme des mouroirs à Faucon
pèlerin
d'une part et préférant
orienter ce projet sur la
basilique St Nicolas-de-Port, sous condition, distante de 3 km
et plus
sécurisante pour le décollage des jeunes d'autre part. La
suite me donnera raison et ce nichoir sera uniquement occupé
certaines années par du crécerelle.
Pourquoi
mettre des nichoirs à Faucon pèlerin en milieu urbain ?
Ils fréquentent ce milieu, s'y
reproduisent ou échouent mais ils sont
là. Des nichoirs ? Pourquoi pas, mais sous
conditions.
Nancy, ND de Lourdes :
Chronologie et reflexion sur le nichoir
Suite à la
première repro 2004,
le curé décide de nettoyer le
clocher et nous le
convaincrons de laisser une zone pour le Faucon pèlerin. La
configuration du site
s’en
trouve changé. Le curé est chez lui.
La basilique a été
construite après la loi de 1905 sur la séparation de
l'église et de l'état et
est donc du domaine privé.
2005 : Echec
dû
à
la présence d'une seconde femelle
(mais cela, a été élucidé
5 ans plus tard ) et déménagement
sur la cheminée
de l'usine Novacarb à 8 km de distance.
En novembre 2005, suite au
précédent échec,
nous installons un nichoir dans
le clocher car nous avions considéré que l'espace
laissé au Faucon pèlerin n'était pas
satisfaisant. Ce nichoir permettrait de favoriser le couple
déjà installé sur
ce site qui, les années s'écoulant, se
révèlera être le site phare de
l'agglomération. Aucune convention ne
sera signée entre les partenaires.
Saison 2007, belle
réussite, avec en prime un suivi (assez
chaotique) par caméra. Malheureusement, en fin de saison, le
nichoir, placé à même le sol, s'imbibe des
eaux
de pluie et s'est complètement dégradé. Il est
à
refaire.
10 novembre 2007
: Installation d'un nouveau nichoir mieux conçu. Il est
rapproché d'une des trois caméras.
2008 : Echec de
reproduction. La cause essentielle ayant été la
présence d'un second
couple sur les "Grands-Moulins Vilgrains", à 3,3 km de distance.
2009 :
Même scénario. Mais à l'issu de cette saison une
autre cause apparaît après le visionnage des
archives caméras : Le mauvais emplacement du nichoir. Nous
avons trop voulu faire de l'image.
Résultat, le
nichoir, trop proche d'une caméra, est au
centre
du clocher et subit un effet gouttière aux chutes de pluie. Il
est déplacé dans un endroit au sec. La
caméra suivra et sera fixée au dessus du nichoir.
2010 :
Réussite totale, 5 juvéniles dont 4 volants !
2011 et 2012 sont encore des
années fastes avec 2 fois 3 jeunes volants.
2013, le
couple,
perturbé par des travaux d'entretiens sur la basilique, pond aux
"Grands-Moulins" et revient finalement au nichoir de
ND de Lourdes. 4 œufs sont déposés mais un
seul
jeune
éclos. Pouvait-on
parler
véritablement de ponte de remplacement ? Lors de la
première phase, un ouvrier constate la présence
d'œufs
dans le nichoir de la basilique (NDdL). Dans un second temps, je
constate que la femelle pond dans celui des "Grand-Moulin"(GM) qui sera
le seul cas de ponte d'un FP pour ce nichoir. Pour finir et pour
une raison inconnue, les GM
sont abandonnés au profit d'NDdL où aura lieu finalement
la repro
définitive.
03 février 2014
: Un
inconvénient non prévu car surprenant provoque le
changement d'emplacement du nichoir : La présence de Faucon
pèlerin n'a nullement empêché les pigeons de se
reproduire dans l'intérieur du clocher et leur effectif
d'augmenter ces dernières années. L'accumulation des
fientes entraine l'obstruction des
chenaux d'évacuation des eaux de pluie. Le curé ne peut
plus accepter cette gêne coûteuse. Après
concertation, une solution est trouvée
et le nichoir est déplacé dans l'entrée du
clocheton sud, ceci permettant de clore l'intérieur du clocher.
Malgré ce changement
de configuration, le couple de Faucon pèlerin produira 4 jeunes.
10 janvier 2015
: Changement du nichoir. Une version mieux adaptée
à la configuration du site est installée sous la forme
d'une plateforme basse dans toute la largeur du passage au clocher.
2015 : Echec,
mais il est imputtable à l'appariton d'un second couple sur
l'agglomération ainsi qu'à la forte présomption
d'un changement dans la composition même du couple.
Il est à noter que sur 12 saisons de reproduction, un total de 5 changements de configuration du
nichoir n'ont aucunement perturbé(s) le(s) couple(s).
St-Nicolas-de-Port
:
Cela fait depuis au
moins
l'hiver 2003/2004 qu'un ou plusieurs individus y sont hivernants. Le
site
attire l'espèce mais jusque là ce n’est, de mon
point de vu, pas
une raison suffisante
pour y placer un nichoir. Ceux-ci sont absents durant la saison de
reproduction.
Quelques signes de pariades ou offrande de proie, à l'occasion
de la présence d'un couple ne suffit pas à le
caractériser comme nicheur.
2009, un couple
tente une reproduction spontanée sur la cheminée
Novacarb distante de 2,8 km mais
échoue. Son installation sur ce type de structure,
déjà utilisé par le couple de ND de Lourdes en
2005, a surement été motivée parce qu'une
hivernante était déjà bien
cantonnée sur la basilique toute proche. Encore un exemple de
compétition intraspécifique. En fin d'été
il se rapatrie sur la
basilique St Nicolas qu'il ne
quittera plus, la place ayant été délaissée
par l'hivernante, disparue vers des contrées plus nordiques.
Cette fois-ci, nous sommes en présence d’un
véritable couple
cantonné. Comme déjà cité
précédemment, en janvier 2010, un nichoir est
installé
sur la cheminée Novacarb, mais ne sera jamais occupé
autrement que par du
crécerelle. L'objet n'est pas de faire augmenter la
population de
faucon crécerelle...
En 2010, une femelle
immature
évince la femelle adulte. Des accouplements tardifs dans la
saison sont observés avec fréquentation d'une aire
potentielle sur l'édifice mais aucune reproduction ne sera
constatée.
2011 et 2012,
la
femelle devenue adulte tente une reproduction mais échoue
à
chaque fois. L'aire probable est localisée mais
ne peut
être confirmée, faute de ne pouvoir accéder au
site. Cette fois,
un nichoir, ou plutôt une aire aménagée peut se
justifier. Il sera installé en concertation avec tous les
partenaires, notamment l'association "Atelier Vert" et la ville de St
Nicolas
avec signature d'une convention. L'emplacement localisé et la
raison des échecs précédents identifiée,
le nichoir, ou plutôt la plateforme de reproduction, permet
l'envol
immédiat
lors de la saison 2013 de
4 juvéniles.
Lors de cette étude de cas, il a été
constatée que les pèlerins pouvaient pondre sur un sol
dur, ici, une surface en zinc, malheureusement
légèrement pentue et provoquant par là même
la chute des œufs, roulant ainsi dans le vide.
Pont-à
Mousson :
Depuis l'hiver
2001/2002 jusqu'à l'hiver 2010/2011, nombre d'individus
séjournent plus ou moins régulièrement sur
l'Abbaye des Prémontrés. Mais ils délaissent le
site à partir de la dernière quinzaine d'Avril.
2011 : Des
observations régulières durant l'année, confirme
qu'une femelle y séjourne à l'année.
2012 : Cette
fois c'est un couple suivis régulièrement qui passe
l'année sur site.
2013 : 1 couple
avec accouplements, 1 première ponte avec incubation sur une
corniche, là encore à même la pierre ce qui
provoque la chute de ou des œufs dans le vide. Des débris
de coquilles sont récoltés au pied de l'édifice.
Une ponte de remplacement est faite, mais dans un endroit exposé
aux vents. L'échec est constaté peu de temps après.
2014 : Le
même couple tente de nouveau une reproduction. Après avoir
brièvement fréquenté les cheminées de la
centrale thermique EDF de Blénod-les-Pont-à Mousson, il
revient pondre ... dans une gouttière, assez bas sur
l'édifice : Echec.
2015 : Le
mâle adulte est remplacé par un mâle immature durant
l'incubation. Echec parceque l'immature ne prend pas les relais
d'incubation.
Deux options s'offrent pour ce cas de figure :
1-On fait simple en donnant "un coup de pouce" à ce couple. A
l'heure actuelle (printemps 2015), un projet de nichoir (ou plateforme)
est à monter à destination de la présidence de
l'Abbaye.
2-Cette situation d'échecs répétés pourrait
faire l'objet d'un cas d'étude : Sans nichoir, quelle sera la
réaction du couple ? Finira-t-il malgré tout par trouver
une aire convenable? Sommes nous certains de savoir ce que veut
l'oiseau en terme de site locale ou de substrat ? Se maintiendra-t-il
malgré tout sur ce site ? Dans le cas contraire, une
modification dans la composition de ce couple se fera-t-elle ? Ou
pas ? On ne fait rien et on observe ... De larges concessions ont
été faites sur les autres secteurs de plaine lorraine
par l'implantation de nichoir. Un secteur non équipé
comme celui de Pont-à-Mousson permet de comparer. Je
défendrai cette option.
2016 : Encore
une tentative de repro mais avortée, toujours sur la
même aire.
2017 : Enfin, 3
juvéniles s'envolent du site, sur la même aire. Patience et longueur de temps...etc..
Toul :
Depuis l'hiver 2006,
2 à 3 visites hivernales sur la Cathédrale St
Etienne ne permettent pas de détecter la présence de
Faucon pèlerin.
Janvier 2011 :
Une femelle adulte est brièvement présente en fin de
mois.
Hiver 2011/2012
: Un couple est présent.
Hiver 2012/2013
: Des indices de présence sont constatés .
Hiver 2013/2014
: Un couple dont la composition est différente de l'hiver
précédent est présent mais les individus ne se
tolèrent que très difficilement. Un projet d'installation
de nichoir LPO54/LOANA est insistant et se réalise en
décembre 2013 malgré ma proposition d'attendre une
réelle installation. Après visite du site, une
plateforme est installée dans la tour Nord. Durant la saison qui
s'écoule un nouveau changement dans la composition du couple se
produit mais l'appariement des 2 indvidus restera stable depuis.
2015 : Le
couple tente enfin de se reproduire et dépose d'une ponte, dans
une
gouttière du plateau sommitale de la tour Sud (!),
ignorant
totalement la plateforme mise à son intention..
2016 :
Nouvelle tentative mais encore un échec. Un piège
photographique confirmera la présence d'une fouine sur site,
dans l'environnement immédiat de la plateforme.
2017 : Abandon
du site. La plateforme de nidif n'a été d'aucune
utilité...
Lunéville :
De
2005 à 2017,
l'église St Jacques est le site athropique lorrain le plus
régulier et le plus productif ...sans nichoir !
2018 : Des
travaux de netoyage et de clôture des accès aux clochers
ont été entrepris durant l'hiver 2017/2018. Un
arrangement a été convenu pour installer une plateforme
de nidif en lieu et place des nidifs précédentes ainsi
qu'un accès. Contrainte technique donc...Aucune convention n'a
été engagée .
|
Des
nichoirs controversés
Robert Anderson est directeur du Raptor Ressource
Project, situé dans le Midwest (E-U).
Dans le
milieu des années 2000, il faisait le constat, dans ce papier,
que de trop favoriser le pèlerin dans les sites anthropiques
n'avait
pas favorisé sa réimplantation dans les milieux rupestres
voisins. Il
questionne sa communauté sur la nécessité de
péreniser ces actions en milieu anthropique et tente d'orienter
les initiatives vers les sites rupestres.
A
Hambourg (D) : Gerhard Brodowski, photographe et
naturaliste à Hambourg, exprime, sur
son site, des réserves quant à l'implantation
systématique de nichoirs à Faucon pèlerin. Il
constate qu'une densité trop importante de nichoirs dans
l'aglomération provoque de nombreuses situations conflictuelles
abaissant de fait la productivité des couples de FP.
A
Bruxelles (B) : Didier
Vangeluwe exprime les mêmes réserves dans son
article page
185 dans les actes du colloque à Albi en 2010.
A
Rennes (35), l'utilité, la
nécessité et les buts de l'installation d'un nichoir
à FP
sur la cathédrale a fait l'objet d'un débat sur
une liste de discussion de naturalistes bretons. Echange
d'opinion, ici. Par respect envers les
différents intervenants et par confidentialité, leur nom
est abrégé. Avant d'aborder les réflexions sur le
nichoir, ces derniers ont digressé sur le conflit
pèlerin/sterne de Dougall. Affaire sensible dans
cette région. Il a été choisi de ne pas en faire abstraction
Plus largement, sur une autre liste de discussion bretonne. Autre
échange d'opinion ici.
Plus généralement, les
protecteurs des pigeons surveillent la progression des
implantations de nichoirs.
http://jne-asso.org/blogjne/2015/08/08/les-zootels-a-insectes/
: Une réflexion plus généraliste, partant des
"hotels à insectes" dans un article ecrit par Jean-Claude
Génot.
Certains en profitent pour mercantiliser ces actions. C'était le
cas dans la ville d'Albert (80), en 2013, qui
envisageait l'introduction volontaire de l'espèce dans sa
basilique à des fins de lutte directe contre la
prolifération des pigeons.
Projet stoppé, mais une
vigilance devrait être de mise. Le
dossier du projet. La position
de Picardie Nature. Malgré ma demande, la Mission Rapace de
la LPO ne s'est jamais positionnée officiellement sur ce cas de
figure.
Hélas, ce
projet s'est réalisét en 2014, à l'encontre de
l'avis des naturalistes. Un
reportage de France 3 où même le Chouca des tours est
considéré comme un nuisible. Le coût de
l'opération : 9000
euros.
|
Discussion
Des
aspects positifs, en apparence.
-
Une dimension "communication"
auprès d’un grand public
plus
accessible. Les FP sont plus facilement approchés et visibles,
aussi bien par
le public que par l'ornithologue riverain, pleinement
disponible pour
aller les observer à toute heure du jour et de la nuit, sans
faire des
kilomètres en automobile. A pied, en vélo, en
tram,… étudier, le fond est là.
-
La problématique "pigeon"
où le Faucon pèlerin serait un facteur de
limitation
et reçoit une large approbation auprès de tous les
riverains ainsi que des élus
locaux qui y voient une solution à peu de frais en satisfaisant
leur
concitoyens. Mais qu'en est-il exactement ? Des mesures de l'impact sur
les pigeons ont-elles été effectuées ? Un
état des lieux précis de la population de pigeons avant
l'installation naturelle de faucons pèlerins n'est jamais
établi. Prochainement sur ce site Internet, une page y sera
consacrée car il y a beaucoup à dire.
-
Un accès facile au nichoir
pour les entretiens,
contrôles, voir possibilité
de baguage, le tout, à moindre coût.
Le
Faucon pèlerin a-t-il encore besoin d'être sauvé
par l'implantation massive de nichoirs ? A ce jour, 128 sites minimum sont
équipés en France (2016). Que sa
population
soit surveillée est un fait, comme toute espèce par
ailleurs, mais les
actions de protection devraient
être orientées vers d'autres espèces actuellement
bien
plus en
difficulté comme le Milan
royal, le Busard cendrés, etc....
Evitons de nous disperser et n'oublions pas que la l'action la
plus efficace en amont est la protection des
milieux.
L'implantation
de nichoirs sur certaines structures type
cheminées d'usines (Novacarb Nancy, St Chamond, Vivry sur
Seine...), silos (Héming, Altkirch,...), tour de
télécommunication
(Romainville),... ne prend pas en compte l'avenir ou le taux de survis
à l'envol des juvéniles. Elle ne donne pas la
priorité à d'autres structures mieux adaptées et
plus proches à l'échelle d'un pèlerin.
C'était clairement le cas de la cheminée de l'usine
Novacarb, près de Saint-Nicolas-de-Port. Les acteurs
locaux s'emballent en ne se focalisant que sur la hauteur et non
pas sur la forme même de l'édifice. J'entend par
forme, la multitude de perchoirs susceptibles de
récupérer un juvénile lors de ses
premiers vols.
Le cas de Vénissieux sur un immeuble, à façade
lisse est
édifiant : 6 fois, l'un ou l'autre juvénile a
été récupéré au sol puis
replacé au sommet en 2013 (Notes
du pèlerin. Bilan national.Rhônes. page 16). Ce n'est
pas une
méthode
exemplaire
où l'espèce devient entièrement dépendante
de la surveillance de l'homme.
Le
bilan des nichoirs en
plaine lorraine indique 18 nichoirs à destination du faucon
pèlerin et ont été recensés de 1994
à
2014. En 2014, seulement 3 nichoirs ont accueilli une nichée.
Ces 3 nichoirs ont été occupés par des couples
antérieurement nicheurs spontanés et n'ont donc pas "attiré"
les faucons pèlerins. Ce n'est pas un nichoir qui attire un
couple de faucon pèlerin. C'est le site en lui même.
C'était les cas des "Grands Moulins Vilgrains" et de
l'église St Epvre à Nancy, de la cheminée de
l'usine Novacarb à Laneuveville-devant-Nancy, de la cimenterie
à Thionville, La tour de télécommunication
à Romainville... où les pèlerins ont ignoré
les nichoirs, s'en servant tout au plus à des caches de
nourriture. A l'inverse et suite aux nidifications réussies en
nichoir et sans fréquentation préalable, dire qu'un
nichoir a attiré l'espèce démontre plutôt
qu'il a été installé opportunément ; c'est
un pari gagnant, mais cela reste un jeu de hasard. Un couple de Faucon
pèlerin sur un site sans nichoir où l'échec est
avéré, n'impacte en rien l'avenir de l'espèce en
général. Contrairement à ce que l'on pourrait
croire, celle-ci trouve toujours à s'installer et s'y reproduire
(cf les nidifications spontanées de Nancy, Lunéville,
Arras, Lille, Ivry,...). C'est une question de temps,
d'expérience ou de maturité du couple et de patience des
observateurs. Observateurs qui, au final, n'ont pas cette patience
et se rassurent en plaçant des nichoirs. Ainsi, il est plus
aisé de se faire plaisir à l'observation d'une
nidification sur un site contrôlé par un nichoir que de se
déplacer à pister le couple dans l'agglomération..
Quid alors de la réelle dynamique "naturelle" en milieu
"artificielle" si l'Homme intervient systématiquement
? Il est en conséquence bien difficile de trouver ce terrain
d'observation. L'Homme, encore une fois, agit avant de cerner et
comprendre ce phénomène nouveau. A moins qu'une instance
a décidé à la lumière
d'éléments concrets qu'il était opportun d'engager
une dynamique d'installation de ces nichoirs ? Des
éléments de réponses apparaissent
:
Origine du programme d'installation de
nichoirs à Faucon pèlerin en France. Un document
apparait en 2004 : "Faucon
pèlerin. Cahier Technique. Aménagement pour la
nidification". Dés l'introduction une information pose
question.
"Si le faucon pèlerin semble
s’adapter au milieu urbain, c’est qu’il y trouve des
sources de nourriture et de tranquillité. En effet, les
façades des grands bâtiments lui rappellent ses sites de
prédilection que sont les falaises. Pour autant, sa nidification
en ville reste un événement exceptionnel, faute de
possibilités de nidification satisfaisantes. En effet, beaucoup
de bâtiments ne possèdent aucune plate-forme favorable
susceptible d’accueillir la progéniture d’un tel
rapace. Ainsi, la pose d’un nichoir permet au faucon de nicher et
lui apporte tout le confort nécessaire à la
réussite d’une reproduction."
Dans ce paragraphe, l'origine des oiseaux n'est pas
développée. Ces considérations se rattachent aux
rares connaissances de l'espèce en ville mais surtout à
ses connaissances en milieu rupestre et les "possibilités de nidification
satisfaisantes" n'ont pas été
évaluées puisque ne reposant que sur "un événement exceptionnel"
de la nidification en ville. L'affirmation que "beaucoup de bâtiments ne
possèdent aucune plate-forme favorable" ne correspond pas
(ou plus ?) aux constatations faites. L'espèce trouve toujours
à s'installer surtout dans les secteurs industriels
frappés par les crises économiques qui libèrent de
toute fréquentation humaine les bâtiments
désaffectés.
La suite : "La problématique
protectionniste consiste donc à tenter d’établir un
« pont » entre la population « orientale » de
l’espèce et son embryon « occidental ». Pour
cela, il est envisagé la construction de nichoirs - «
d’aires artificielles » - sur l’axe
Bourgogne/Vallée-de-Seine, notamment dans les
agglomérations".
Cet
'"embryon occidental" est
sous
évalué car les échanges et le rattachement avec la
population
anglaise sont ignorés. En 2004,
Paris n'était pas encore fréquenté (4) et seule la
centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine pouvait contribuer
à ce rapprochement avec une femelle, baguée dans une
falaise … belge. "La
population de la vallée de la Seine a
fait en 2003 l'objet d'un projet s'attachant à renforcer
l'attractivité de ce corridor écologique afin de
permettre le rapprochement des populations normande et bourguignonne"
(LPO Mission Rapace 2006). Mais pourquoi donc vouloir rattacher ces 2
populations qui indubitablement sont déjà continues plus
au Nord, par la Hollande et la Belgique ? Aucune explication.
En se replaçant dans le contexte de l'époque (2004), pas
si lointain au demeurant, cette idée était louable mais a
considérablement évoluée depuis. Une mise à
jour se justifierait en regard de l'évolution de la population
de milieu anthropique qui progresse par le Nord-Est et plus
récemment par le Nord de la France. On sait aussi depuis 2015
que la population de l'Ouest progresse vers l'Est, par
saut de puce, profitant des carrières, même en
exploitation et sans nichoir (Cozic 2015. à venir) . Par
ailleurs il serait intéressant de ne pas engager d'installation
de nichoir dans l'Ouest, ce qui laisserait un terrain d'observation que
l'on pourrait comparer avec les régions équipées
de nichoir.
Il n'existe pas, en conclusion, de programme officiel d'installation de
nichoirs à Faucon pèlerin en France. Ces
opérations ne sont l'oeuvre que de volontés
isolés, soutenu par la LPO, mais motivés par le simple
fait du copier/coller. En d'autres termes : "on installe un
nichoir parce que d'autre l'ont fait et que s'il l'ont fait c'est
qu'il y a de bonnes raisons".
Le coût. Dans
un contexte de crise budgétaire, le coût est un
élément non négligeable à prendre en
compte. Une opération à un prix élevé se
doit d'être mesurée en regard du résultat attendu.
L'installation du 11 octobre 2006 sur les deux chateaux d'eau,
Grandes-Terres à Feyzin et quartier des Minguettes à
Vénissieux (L’Effraie
n°20. CORA-Rhône), qui ont communiqué sur un prix
de 5000 euros, n'a toujours pas apporté le résultat
espéré. Idem pour la plateforme du Puy-en-Velay du 16
décembre 2011 qui a affiché un montant de 2700 euros (Les
notes du pèlerin. n° 19, 20 et 21- février 2012).
Cela devrait inciter à plus de modération dans l'action.
Les financeurs seraient plus enclin vers des projets sans risque
d'échec comme dans le cas d'une installation sur un site ayant
fait preuve d'au moins une première tentative de reproduction.
Comment cela s'est-il passé chez nos voisins européens ?
Sont-ils tout aussi sensibles à cette forme de gabegie
financière ? On pourrait orienter ces dépenses vers la
récolte et le traitement d'information. Un service civique
perçoit par l'organisme
d'accueil une indemnité mensuelle de 106,31 euros. Un Master 2
doit recevoir une gratification de 554 euros/mois. Ces
dépenses sont plus pertinentes. Un nichoir ne doit rien
coûter.
La communication abondante sur ces installations de nichoir à
pèlerin incite d'autres acteurs de terrain à
procéder dans le mauvais sens. Agir en faveur de la
biodiversité ou lutter contre la prolifération des
pigeons sont deux choses bien différentes.
A
l’heure actuelle, installer un nichoir à FP relève
plus de l’autosatisfaction, d'une envie de se faire plaisir et ne
sert à rien
quand cette action est sans suivis ultérieur et pire, quand il
est
oublié.
Combien de nichoir installés alors qu’aucun signe
clairement distinctif d’une
reproduction ne s’est manifesté ? Ce sont des coups
d’épée dans l’eau. Il est
préférable de cibler intelligemment un site que
d'essaimer des
nichoirs un peu
partout sur des structures qui si elles satisfont ponctuellement une ou
des
personnes, sont, avec le temps, laissés à l'abandon en ne
remplissant pas
l'objectif de ce pourquoi ils ont été installés :
sauver et/ou augmenter les
effectifs. Sur la cheminée à Shiltigheim, un
nichoir installé de 2007 à 2012 n'a jamais rien
donné malgré la présence tardive d'un couple.
Dégradé par les intempéries puis remplacé
il a tout de suite permis au couple d'être producteur. Mais ne serions
nous pas
ou n'avons nous pas déjà artificialisé une
sous
population de faucon pèlerin ?
Philosophiquement,
qu'est-ce qui conduit à l'implantation des nichoirs ? On le
voit, dès le départ,
l'apparition du Faucon pèlerin en milieu urbain surprend les
initiés.
Mais très rapidement "on" considère qu'il est en
difficulté et s'y reproduit mal. Mais au nom de quoi le juger
ainsi, alors qu'il s'y développe, lentement,
à son rythme et sans aide? Par leur engouement aveugle, certains
acteurs
s'autoproclamant "spécialistes" profitent de cette
opportunité pour, enfin, exister.
Ces
"mesures de conservation" de l'espèce deviennent
obsolètes mais perdurent alors que ses effectifs sont revenus
à son
niveau d’avant déclin et on estime même qu'il
l'a dépassé. Nous ne
sommes plus dans
l’urgence d’un seuil de disparition ou dans une
période de rétablissement de l'espèce. Celle-ci
est en constante progression en plaine. Concentrons
nous sur
l’amélioration des
connaissances biologiques et la dynamique de l’espèce
évoluant dans ce nouvel
environnement de plaine, encore anecdotique il y a 40 à 50 ans. Ce
qui pose questions… Essayons de comprendre pourquoi
l’espèce s’est rapprochée de
l’homme. S'est-elle rapprochée ou est-elle
déjà imprégnée par l'Homme ?
L’hypothèse, discutable, de la
saturation des sites
rupestres est constamment avancée mais jamais
démontrée. C’est
l’exemple même d’une supposition qui, à
l'origine puis se
répétant à l'envie, se transforme progressivement,
de citations en citations, en certitude. Néanmoins, cette
hypothèse doit être prise en compte et
ne
peut être écartée. Une autre hypothèse,
celle des relâchés
massifs en milieu urbain et leur
descendance imprégnée se propageant dans ce même
type de milieu n’est
jamais évoquée ; la
source, provenant de nos voisins européens. Qui plus
est, avec des individus issus d'élevage et dont l'origine
génétique n'est pas connue. C’est
ce point
qui m’intéresse.
Quelles sont les échanges d’individus entre les deux
types de milieux,
rupestre/anthropique ? Imaginaire ou réel ? les deux, mais dans
quelles
proportions ?
Laissons
faire la nature. Les
meilleurs s’en sortiront en s’adaptant. N'est-ce pas
là l'expression de la naturalité même de
l'espèce ? Restons à
notre place d’observateur.
Regardons les nouveaux équilibres s’organiser. Ne les
perturbons pas en
intervenant, même de bonne foi et en toute
sincérité. Nous n’avons pas à
manipuler l’avenir de cette espèce. Comment
s’est-elle rapprochée de nous ? Voilà un vaste
champ de recherche.
Soyons
spectateur :
- Observons.
- Notons objectivement.
- Mettons
en commun nos données.
- Traitons
ces données.
- Discutons-en.
- Et
communiquons nos résultats.
Ce
sont pourtant des actes élémentaires d'ordre
scientifique à effectuer avant toutes initiatives, mais qui
semblent avoir été
oubliés.
|
CECI
ETANT
DIT
L'acte
de protection étant un élément
médiatiquement visible, des associations ou de simple personne
s'engagent malgré tout dans un projet d'implantation de nichoir.
Ou la simple "volonté" de faire ainsi (Sic!).
En connaissance de cause ? Pas si sûr ...
Dans ces conditions, un
projet "nichoir" est une concession à ces pressions.
La
démarche
conduisant à l'installation d'un nichoir en milieu anthropique
devrait répondre à des critères, exprimés
dans cet
organigramme :
Quelques explications sur
les indices de reproduction :
Pourquoi,
seul l'accouplement permet de certifier une véritable
reproduction ? Suite à l'expérience des
observateurs, entre autres
nantais, ces derniers ont pu remarquer que les hivernants ont des
comportements de couple
appariés (pariades
et offrandes). Il en va de même pour le grattage d'aire. Bien
qu'il soit plus difficile à observer d'autant qu'il faut
déjà savoir différencier un grattage d'un simple
repas ou dépose de proie, ce
comportement ne suffit pas à valider une véritable
reproduction. Un témoignage qui confirme un comportement de
grattage d'individus hivernants en
2009 puis en
2010
.
|
Quelques
recommandations
concernant l’installation d’un nichoir ou d’une aire
aménagée en sites
anthropiques.
"S'il
y a des faucons pèlerins dans la région, laissez-les vous
montrer où ils
veulent faire leur nid. Observez-les avant d'installer un nichoir. Les
faucons
peuvent être très exigeants sur leur aire. Si le nichoir
est construit de
manière incorrecte ou installé dans une mauvaise
position, il sera beaucoup
moins susceptible d'attirer les faucons."
Robert
Anderson (The Raptor Resource Project)
Introduction
:
Avant toute chose, Une relation de
confiance doit
s'instaurer avec les propriétaires ou les organismes
responsables du site de nidification. Il s'agit de
s'assurer un accès au nichoir par un spécialiste qui seul
pourra identifier précisément ce qu'il convient de faire
dans le cadre d'un contrôle.
Même une
convention signée en bonne et dû forme
n'assure pas la tranquillité absolue d'un couple nicheur.
Elle est vite
oubliée quand il s'agit d'effectuer des travaux. La
dénonciation de cette convention entrainera l'abandon des
prérogatives (périodes de non accès absolues,...)
de la structure naturaliste sur le bâtiment et toute chance de
renouer un climat de discussion serein entre les parties. Il est
impératif d'installer de très bonnes relations dès
le départ.
Quelques
soient les éléments qui ont motivé l'installation
d'un nichoir à Faucon
pèlerin, qu'ils soient discutables
ou indiscutables, car les
avis dans le
milieu des pèlerinophiles sont partagés. Les
éléments suivants devraient respecter certaines
règles qui assureront la réussite du projet.
Le
substrat :
Observons
ce qu’il se passe dans la nature et rapprochons nous au plus
près des exigences
du faucon pèlerin.
Ce
matériau doit offrir un microenvironnement thermique et physique
adéquate pour
l'incubation des œufs et leur développement embryonnaire.
·
Un gravier rond
de 0.5 cm de diamètre est préconisé par
l’équipe Cade et Enderson du Peregrine
Fund (Cade, T.J., J.H. Enderson, and J. Linthicum. 1996). Pour notre
part un gravier rond et
beaucoup plus fin à
été installé sur
Nancy. Dans les 2 cas, le substrat est drainant, les graviers
plutôt arrondis,
évitant des aspérités pouvant provoquer un dommage
à l’œuf.
·
Tout autre
matériau meuble peut aussi faire l'affaire.
·
On peut aussi
envisager de reconstituer un nid de corvidé tel qu’on en
trouve sur les pylônes
électrique qui attirent aussi les pèlerins.
Inconvénient : Sous les
intempéries, ce matériau se dégrade, d'autant
qu'à la suite d'une saison de
nidification, l'accumulation des fientes de la progéniture
accélère le
processus de dégradation.
·
Le fond du
nichoir doit être perméable, pour faciliter le drainage.
L’imagination des
concepteurs sera de mise pour développer toute technique
d’évacuation de l’eau
sans risque de colmatage. Tester l'option choisie au final.
Exemple
d'une structure adéquate

Fond du nichoir 2ème
version de ND de
Lourdes à Nancy (54)
Acceptabilité
des
salissures, fientes et carcasses :
On
parle ici des salissures extérieures qui ne manqueront pas de se
révéler lors
de la période de présence des juvéniles. Ne pas
cacher ces inconvénients
instaure une relation de confiance entre pèlerinophiles et
propriétaires du
site afin de pérenniser le plus longtemps possible ce
partenariat. Si le site
est bien aéré et exposé à la pluie, le
nettoyage se fait naturellement en
faisant disparaitre les traces extérieures durant
l’automne. Certain
responsables ou gestionnaires d'édifices ne verront pas d'un bon
œil cet
inconvénient qui nuirait gravement à l'esthétisme
du bâtiment (édifices
religieux, immeubles d'habitations ou d'activités
commerciales,…).
L'emplacement du nichoir sur l'édifice est donc important.
Paradoxalement,
l'exposition à la pluie n'est pas un bon critère de choix
car il augmente les
risques d'échecs de reproduction. Concernant les carcasses, on
ne peut omettre qu'elles sont aussi un facteur important d'obstruction
d'évacuation des eaux pluviales ... tout comme les fientes
de pigeons.

Notez les fientes
éjectées par les juvéniles sur les
parois et sur le sol.
Chute de
matériaux :
Des
matériaux peuvent être éjectés hors du
nichoir par les juvéniles. Ils peuvent
causer des dommages matériels mais aussi physiques sur les
personnes. Prévoir
un rebord suffisamment haut pour éviter cet inconvénient
avec une zone de
récupération si, malgré tout, des matériaux
venaient à sortir du nichoir. De
plus, cet inconvénient, en cas de non surveillance les
années suivantes, vide
le nichoir de tout substrat et rend donc son utilisation
inadéquate pour les
saisons de reproduction ultérieures.
La
présence même d'un couple entraine des chutes de
débris et carcasses qui
finissent par obstruer les éléments d'évacuation
des eaux pluviale. Les édifice
religieux sont particulièrement concernés.
Nichoir version 1 de ND
de Lourdes à Nancy (54) : Octobre 2007. Rebord
insuffisamment haut.
Une partie du gravier s’est
déversée au sol, obstruant l’orifice
d’évacuation des eaux de pluies de la basilique.
|
Accessibilité :
L’accès
au nichoir doit être facile pour d’éventuelles
opérations de baguages, mais aussi
d’entretiens, réalisables par des bénévoles,
non sujet au vertige et équipés
des éléments de sécurités obligatoires,
sans faire appel à des sociétés
professionnelles coûteuses qui, bien qu’enjouées
dans un premier temps,
pourraient faire défaut sur la durée (plusieurs
années)…
Entretien :
·
1 fois par an,
fin juin, début juillet.
·
Surveiller l’état
d’usure des matériaux.
·
La surface du substrat
forme une croute solide qu'il convient de casser puis de
mélanger pour l'ameublir.
· Récupérer, les pelotes
de réjection, les plumées pour détermination des
espèces proies, les bagues de
pigeon voyageur le cas échéant et autres indices de
présence (œuf non éclos,
cadavre de juvénile, plumées de
pèlerins…pour analyses éventuelles). Chaque
type d'élément sera conditionné dans un contenant
où apparaîtront la date et
l'identification du site de récolte.
·
Changement possible
du substrat.
Matériaux
de
construction :
·
De récupération pour
l’éthique. ND de Lourdes : à base de
cornière métalliques et bois encastrés
puis vissé afin d’être démontable. Ce
n’est qu’un exemple. Laisser libre court
à l’inventivité des concepteurs. Sa construction ne
doit pas être un coût.
·
Eviter les
contreplaqués ou panneau agglomérés qui ne
résistent pas aux intempéries.
·
Privilégier des
bois bruts de forte épaisseur ou autres matériaux.
·
Les passages sur
les édifices peuvent être étroits pour
accéder au lieu de pose. Le nichoir ou
l’aire arrive en pièce détachée puis est
monté sur place.
Adaptabilité
et
fixation :
· Il devrait
s’intégrer
visuellement à l’édifice afin de respecter les
codes d’urbanisme. Discret mais
détectable pour les observateurs, il ne doit pas apparaitre
comme une verrue. Si
les éléments s'y prêtes, l'anticipation d'un poste
d'observation discret par
rapport à l'emplacement du nichoir est à rechercher.
·
Profiter des
éléments de la structure du lieu de pose. Eviter, dans
la mesure du possible,
toute dégradation du support (pierre, béton, corniche en
zinc, poutrelle
métallique…).
·
Parer à
l’éventualité de vents forts pouvant
désolidariser le nichoir de l’édifice.
Envisager pour cela une corde ou une chaine de rappel.
Espace :
·
La surface des
plateformes de la
basilique St-Nicolas-de-Port ainsi que l’intérieur du
clocher de ND de Lourdes
à Nancy est suffisamment grande pour placer un nichoir ou une
aire aménagée
dans un coin abrité des vents et des pluies. Hors nichoir, un
espace
suffisamment grand de quelques mètres carrés est le
bienvenu pour laisser aux
juvéniles une zone où ils pourront faire leurs exercices
de musculation par
battements des ailes.
·
Les courants
d’air permettent aux
juvéniles de mieux appréhender la portance pour
l’envol.
·
Les bousculades et
donc les risques
de chutes sont fréquents. Si la surface est lisse devant
l'entrée, on peut
imaginer des structures ou perchoir afin que les juvéniles
s’y cramponnent pour
ne pas glisser et faire le grand saut prématurément; ce
qui leur serai fatale.
Un large espace minimise ce risque (voir précédemment le
premier point)
·
La configuration
même de l'édifice a
son importance au moment de l'envol des jeunes. Les façades
lisses ne sont
pas conseillées :
A Londre, voici ce que l'on
peut lire sur le
site du London peregrine partnership. : Dans
le
chapitre "Dangers faced by newly
fledged urban Peregrines" (Dangers
auxquels sont confrontés les juvéniles en milieu urbain).
Traduction :
"Quand le jeune
Faucon pèlerin prend son premier envol dans un environnement
urbain les 2, 3
premiers jours sont les plus dangereux. Ceci parce que les immeubles
où ils
nichent ont des parois verticales lisses, qui n'ont pas de perchoirs
intermédiaires comme des balcons ou de large rebord de
fenêtre. Quand il
décolle de son point de départ, jusqu'à ce qu'il
soit à environ 70 mètres il se
retourne pour revenir au nid. Mais parce qu'il a perdu en hauteur, il
vole à la
place dans les parois verticales ou les fenêtres de l'immeuble. A
ce moment-là
il n'arrive pas à atterrir, glisse le long du bâtiment et
finit par se
retrouver au sol. Il peut dès lors avoir potentiellement de
graves problèmes.
Les plus communs sont la circulation automobile ou les
prédateurs terrestres.
Dans leur environnement plus naturel (falaises maritime ou de montagne)
les
jeunes peuvent se poser plus bas et remonter tant bien que mal en se
saisissant
de la végétation et/ou en sautant
d'aspérité rocheuse en aspérité rocheuse.
Si
les sites urbains sont bien surveillés aux alentours de la
période des envols
ce problème peut être minimisé en
récupérant les jeunes au sol puis en les
replaçant à l'aire. Une autre solution alternative, si le
site est plus
difficilement accessible, étant de les replacer sur un autre
immeuble proche de
l'aire. Cette action de secours doit être faite par une personne
habilitée." David Johnson et Tony
Duckett. Un
autre
document que j'avais déjà mis en ligne il y a 2 ou 3 ans
: Peregrine falcons : provision of
artificial nest sites on built structures. (traduction) : Nick
Dixon et Colin
Shawyer vont dans le
même sens. On y trouve
au chapitre 4 de la page 8, cette remarque : "Il est
déconseillé
d'installer des nids artificiels sur les bâtiments à
façades lisses, verticales
sans rebord ou autre escarpement que les jeunes oiseaux ne pourraient
atteindre
s'ils ne parviennent pas à revenir au nichoir."
Un
toit, ou pas ?
Ouvert ou "fermé" ?
A la question :
les nichoirs avec un toit semblent être souvent
préconisés... comme on est sur l'extérieur, est-ce
nécessaire, pas obligatoire ou inutile ?
Ma réponse : Un toit
permet de limiter
l'exposition aux
intempéries mais je ne suis pas sûr que ce qui est
préconisé soit bien réfléchi
à l'origine. Je pense surtout que c'est par habitude de
construire des nichoirs
presque fermés. J'opterai pour une structure la plus ouverte
possible avec un
toit. C'est ce qui se rapproche le mieux d'un site rupestre pour la
réussite
d'une nichée. Ce sont bien les pèlerins qui doivent nous
montrer ce qu'il faut
faire ... et non l'inverse
Un toit n'est pas
obligatoire mais c'est un
plus pour
une réussite bien que les adultes sont habitués aux
intempéries et savent
protéger leurs œufs puis leurs poussins.
Le nichoir "fermé" du
type de celui du
cahier technique, édité par la mission rapace de la LPO.
( http://rapaces.lpo.fr/sites/default/files/mission-rapaces/37/CT_pelerin.pdf
) n'est pas un standard. Les nichoirs doivent avant tout s'adapter et
s'intégrer au milieu ou au site sur lequel il sera
installé.
L'ouverture face avant
permet aux
observateurs de
mieux détecter les différentes étapes d'une
reproduction. On verra de
façon certaine, mâle ou femelle gratter le substrat par
exemple. L'ouverture
large est donc recommandées, voir obligatoire pour inciter
à l'observation.
Nebraska
state capitol - Lincoln NE (USA)
|
Kodak
tower – Rochester NY (USA)
|
Tour de
télécommunication – Sauerland (D)
|
Terminal
tower – Cleveland OH (USA)
|
Le confinement de l'espace intérieur
d'un nichoir "fermé" augmente l'insalubrité à long
terme. La conséquence en est l'abandon par le couple si le
nichoir n'est pas régulièrement vérifié, et
donc atteignable
|
 |
Quand
l'installer
:
Il
convient naturellement que l'installation se fasse bien avant la
dépose de la
ponte. Mais où placer la dernière limite ?
On
sait que la ponte, sur Nancy et Albi, est particulièrement
précoce, dans la
dernière semaine de février à la première
semaine de mars. Voici une liste avec
les dates des interventions faites avant ponte:
A Nancy :
19/12/2006
: Installation caméras; 20/12/2008 : Déplacement du
nichoir; 07/01/2012 :
Dernière visite du site.
A Strasbourg :
-
Le nichoir de la tour de chimie a été installé le
20/01/2011, le couple ne
fréquentait pas la tour et ne s'y est installé que plus
tard (vers le 20/03).
La mise en place du nichoir ne les a donc pas déranger.
-
Celui de Schiltigheim a été remplacé le
13/01/2012, ils ont été absent une
dizaine de jours puis ont repris leurs bonnes habitudes et
adopté le nouveau
nichoir. Les échecs étaient successifs les
dernières années.
A
chaque fois ils voulaient que les
nichoirs soient posés avant le mois de décembre mais
c'est toujours plus
compliqué que prévu et ils ont
préféré les mettre quand même
"dernière
minute" plutôt que de reporter à l'année suivante.
Plus
récemment, à Saint Nicolas de Port, l'installation a
été réalisée autour du
10 février. Le 18 des accouplements sont observés sur la
plateforme. Début
mars, une zone de grattage y est observée lors d'une inspection
par les
services communaux. 4 jeunes s'envoleront vers la mi juin.
Environ
1 bon mois avant la ponte, à condition de connaitre localement
la phénologie du couple concerné, serait un consensus
acceptable.
Il est à
noter que ces projets de nichoir concernent des couples
déjà cantonnés, qui ont
déjà tenté une reproduction et qui sont
donc indéboulonnables de leur site. Attention cependant à
leur tolérance qui peut être
très différente d'un individu à
l'autre.
A quelle
hauteur ? :
Dans
le milieu naturel il est convenu que le pèlerin s'installe dans
le tiers
supérieur d'une falaise, quel que soit sa hauteur. Mais nous
avons vu dans les
chapitres précédents que de lui-même le faucon
indiquera l'emplacement. N'ayons
pas la prétention de le lui indiquer d'autant qu'il
dédaigne aussi, en milieu
naturel des nichoirs, à son intention. Même s'il l'occupe
jusqu'à quelques années,
des exemples ont montré qu'il pouvait tout aussi bien
l'abandonner pour un site
plus proche et plus "naturel". Pourquoi ne ferait-il pas de même
en
ville ? Il nous l'a déjà prouvé.
Les nichoirs
en terrasses sommitales :
Ces sites relèvent d'un
manque d'observation et d'un excès de précipitation.
A-t-on
déjà vu une nichée
en bordure de falaise ? Non. En milieu urbain les cas sont rares et
relèvent
plutôt de l'anecdote. Ils ont été initiés
à l'époque où les nord-américains
tentaient de réimplanter l'espèce de manière
artificielle. A l'origine en
milieu naturel de plaine et situé sur des structures de type
échafaudage de 10
à 15 m de haut. Avec de petites réussites,
ils ont ensuite orienté ces implantations
vers la ville de même sur les terrasses sommitales puis se sont
finalement
installé en façade (Sherrod, S.K., W.R. Heinrich, W.A.
Burnham, J.H. Barclay, and T.J. Cade. 1987). Pourquoi donc, sur Paris notamment,
jusqu'à 8 nichoirs ont-ils
été installés au sommet d'immeuble ? Par simple
copier/coller ?
|
En
conclusion
Les nichoirs à destination d'un couple
de Faucon pèlerin sont :
Un engagement :
C'est
une responsabilité. Les initiateurs d'un projet s'engagent :
- A
ne pas l'abandonner ou au moins
à transmettre sa surveillance à un autre observateur.
- A
contrôler sa
fréquentation régulièrement afin de
déterminer les dates ou au moins les périodes les plus
proches possibles de ponte, d'éclosion, de sortie et d'envol des
juvéniles.
- A
transmettre les
comptes-rendus
d'observation le plus précisément possible. La
rétention d'information étant un mal chronique qui ne
fait pas avancer les connaissances sur cette espèce.
Une éthique :
- Ce n'est pas un projet pour se faire
plaisir. On ne joue pas avec cet animal. Ou alors il faut l'assumer et
ne plus communiquer sur le fait de l'"aider" ou de favoriser
son instalation, qui est un pari hasardeux.
- Il ne
vise qu'à conforter l'installation d'un couple
déjà établi sur un site.
- Sans nichoir, il n'y a pas de
conséquence
sur la dynamique globale de l'espèce si un couple échoue.
Le nichoir permettra de palier aux facteurs qui ont conduit à
cet échec à condition de les avoir correctement
identifiés suite à des observations préalables et
à un diagnostic du
site réalisé par un vrai spécialiste (3).
Une réflexion en amont par des
questions qui demandent des réponses
:
- Le Faucon pèlerin a-t-il encore besoin
d'être aidé pour favoriser son développement dans un milieu qui n'est à l'origine pas le
sien ?
- Le faucon pèlerin s'est-il naturellement installé en ville ?
- D'où viennent-ils ? Quelle est leur
origine ? Viennent-ils de sites naturels, d'autres sites anthropiques,
des deux mais dans quelles proportions ?
- Son installation en sites
anthropiques est-il un artefact faisant suite aux efforts
de
réinjection artificielle d'individus dans ce type de milieu,
plusieurs années auparavant et hors de nos frontières ?
- Sa bonne santé en milieu naturel
justifie-t-elle des efforts de maintien en milieu anthropique par
l'implantation massive de nichoirs, qui sont cependant d'une
piètre efficacité pour ceux installés en amont
d'une réelle installation ?
- A l'heure actuelle, le naturaliste
pèlerinophile, voire
pèlerinologue se doit-il de "produire"
du Faucon pèlerin ?
- Rappel sur le statut actuel du Faucon
pèlerin :
- Au niveau mondial,
le faucon
pèlerin
figure dans la catégorie « préoccupation mineure
» (Least Concern) sur la liste rouge de l’UICN.
-
A
l'échelle
européenne, le
faucon pèlerin est classé en NON-SPEC (= espèce
non concentrée en Europe au statut de conservation favorable)
- En France,
l'espèce est inscrite sur
la Liste rouge des espèces menacées dans la
catégorie « préoccupation mineure (LC) »
(liste rouge, 2008). |
"Observer,
comprendre et laisser vivre,
telle doit être votre éthique". (René-Jean
Monneret)
"L’écologie
contemporaine nous démontre que nous ne pouvons maîtriser
des systèmes d’une complexité telle que le plus
grand enseignement que nous en puissions tirer est celui de
l’humilité et qu’il serait bien plus intelligent de
s’ajuster à la nature que d’essayer de la dompter."
(Virginie Maris)
|
Biblio
Anderson R., Midhun
L.,Tran D., How does nest site imprintig affect
the population of peregrine falcons in the Midwest ? Raptor ressource
project. 2004, 3p. 
Brauning D. W. Barber, P. F. Arthur McMorris F. A. Management
and biology of the peregrine falcon (Falco
peregrinus) in Pennsylvania.
Ten year plan (2013 - 2022), 2013, 45 p. 
Cade, T.J., J.H. Enderson, and J. Linthicum. 1996. Guide
to management of Peregrine Falcons at the eyrie. . The Peregrine
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David F., Maurel C. (2011). Premier colloque national Faucon
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Drewitt E. J. A., and Dixon N. Peregrine
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&Management 1:3–20. 
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LPO Mission Rapace 2006. Recolonisation de la vallée de la
Seine par le Faucon pèlerin Falco peregrinus. Ornithos 13-2 :
138-140
Sherrod, S.K., W.R. Heinrich, W.A. Burnham, J.H. Barclay, and T.J.
Cade. 1987. Hacking:
a method for releasing Peregrine Falcons and other birds of prey.
3rd ed. The Peregrine Fund, Boise, Idaho, USA.
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(1)
: Ce terme relève d'un langage
de spécialistes propre
aux
fauconniers (H. Beaufrère),
comme on peut en trouver dans tout autre corporation. Pour le faucon
pèlerin, le mouvement de
protection ayant été majoritairement
initié à l'echelle mondiale par des fauconniers, ce
langage lexical
s'est
propagé parmi l'ensemble les défenseurs de
l'espèce, y compris les
naturalistes. Les termes de "forme", pour femelle
adulte,
"tiercelet" pour mâle adulte, "lier" pour capturer,
"antannaire" pour un individu entre-mué, en sont
des exemples. Libre est
d'utiliser ou non ces termes. Pour ma part je privilégie
plutôt des termes
compris par tous que ces termes qui se confinent à un
cercle de
personnes initiées. La
compréhension de tous
phénomènes se doit d'être accessible et ouverte au
plus grand nombre.
(2)
: L'article
fait
mention d'un ornithologue (ma pomme) "
entré dans l'enceinte de
l'usine sans autorisation (...) ayant installé sa longue vue au
coeur de l'usine au nez et à la barbe du directeur ".
Les faits
réels : J'étais sur le parking visiteur et donc
accessible à tous, à l'entrée de
l'usine et face de la guérite du gardien. Pensiez vous
vraiment qu'un type comme moi puisse entrer comme ça dans
cette enceinte, qui plus est, classée SEVESO ?
(3) Qu'est-ce qu'un vrai
spécialiste ? Une personne qui a suivi une saison de
reproduction sur un unique site ? Une personne
qui établit un bilan comptable sans faire de suivi ou une
personne qui suit des couples sur plusieurs sites, sur au moins 10
années et établit un bilan comptable pouvant extraire des
tendances ?
(4) En 2008 c'est la
première observation de faucon pèlerin stationné
sur Paris et banlieue. 1 couple est
présent dans le quartier de La Défenses sans preuve de
nidification. En 2010, un second couple tente une nidification sur la
cheminée d'Ivry-sur-Seine. En Ile-de-France, un couple niche sur
la cheminée du Front-de-Seine, dans un nichoir retapé,
à l'origine destiné à des faucons
crécerelles et malgré la présence
d'au minimum 11 nichoirs à Faucon pèlerin.
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Mai 2015
Dernière mise à jour janvier 2016
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